La présence de congrégations religieuses explique la préservation de très grands ilots dans ce quartier central de Picpus, permettant le développement dans les années 70 d’opérations immobilières d’envergure, composées de longues barres de dix à treize niveaux, sur pilotis, avec pour particularité une organisation transversale du bâti qui permet une communication piétonne au travers de l’îlot. Le site a beau être grand, le programme prévu y est à l’étroit et il nous faut occuper de façon optimum les gabarits réglementaires. Deux options existent, l’une consiste à étaler le bâti; l’autre à le concentrer et libérer au maximum le sol. Cette hypothèse nous intéresse par le potentiel qu’elle offre en termes d’urbanité et la possibilité de créer un espace public à l’échelle de l’opération donnant un sens, par-delà le bonheur individuel, à la vie en collectivité. Le projet répond de façon organique aux sollicitations du site. Il s’adresse tout d’abord à la rue et se plie au principe de continuité qui caractérise la ville dense. Il s’organise alors transversalement de manière à s’inscrire dans la logique de perméabilité de l’îlot. Les constructions libèrent, au centre du dispositif, l’espace d’une place autour de laquelle s’organisent les activités commerciales et publiques. Habiter la ville dense, là où le sol est cher, impose un bâti compact et des surfaces habitables restreintes. La transparence des façades en prolongeant la perspective au-delà des limites du bâti procure alors une sensation d’espace qu’amplifie la présence des balcons et des terrasses.
L’opération consiste en la construction de 350 logements collectifs (libres et sociaux), de 970m² SDP de locaux d’activité commerciale et un garage automobile de 6860m² SDP.
Architectes mandataires : Jean-Marc Ibos Myrto Vitart
Equipe : Etienne Amouret, Julien Beneyt, Bastien Saint-André
Architectes associés : MUOTO, Nicolas Dorval-Bory
Economie : Axio
Images copyright : Luxigon