Là où la terre peine à se différencier de l’eau, les villes s’imposent dans leur contraste à l’horizontalité. A Deventer, l’organisation de la ville ancienne est ainsi basée sur le principe d’enceintes successives, protections du périmètre des parcelles alors cultivées dans l’enclos même de la ville, avec pour conséquence la constitution de larges îlots bordés d’un front bâti où la verticalité est accentuée par les hautes toitures qui hérissent le ciel. Le projet proposé prolonge cette logique. Les bureaux de la Mairie se déploient tel un long ruban qui délimite, en l’englobant, l’espace urbain, en cœur d’îlot. La bibliothèque municipale, face à la cathédrale, en ponctue le parcours.  Du fait du linéaire déployé, la perception du bâtiment est toujours fragmentaire ; l’impact sur le site de la masse bâtie de la sorte minimisé. L’inclinaison de la façade en couronnement de bâtiment, suivant le contour des toitures environnantes, participe de cette même volonté d’intégration. Le statut public du bâtiment est alors déterminé par l’ampleur et la qualité de l’espace urbain libéré ; espace unique dans la ville, où la vie de la Cité s’exprime en s’extériorisant.