En 1982, Godfrey Reggio avec son film, Koyannisqatsi – Life out of balance – dont le sous-titre est « la prophétie »- nous invitait à réfléchir sur l’équilibre fragile de notre monde ; un monde soumis aux tensions que l’homme génère dans la nature par les artefacts qu’il produit, dont témoignent les villes mondialisées contemporaines. Au-delà des inquiétudes qui fondent le film et qui s’expriment par des visions hallucinées de notre modernité, nous interpelle, ici, le message sous-tendu d’une possible rédemption. A la violence des images, à laquelle fait écho le rythme accéléré du montage, s’oppose comme une promesse la sérénité des grands paysages qui déroulent lentement leur majesté. Dans leur croisement, la beauté sidérante des images force l’intelligence. Quarante ans plus tard, nous nous proposons de remettre en perspective cette œuvre.
Des palettes en carton de 120×80 forment une structure modulaire et répétitive qui matérialise le fond de perspective de la galerie. Un espace vide ménagé en son centre, de proportion carrée (1m20x1m20), accueille un dispositif de mise en abyme constitué d’un jeu de miroir. Le film Koyaanisqatsi by Godfrey Reggio est retransmis sur les quatre côtés du dispositif au moyen d’une trame serrée de diodes Led. Chaque plan se démultiplie à l’infini. Le dispositif est simple dans sa conception mais aussi dans son montage et démontage. Les matériaux utilisés sont, dans leur majorité, réutilisables. Le projet s’inscrit dans une démarche d’économie de moyens et d’adaptation optimale aux conditions financières et aux impératifs logistiques de l’exposition.
Installation Ibos&Vitart à la Biennale d’Architecture et d’Urbanisme de Séoul, SBAU 21: « Crossroads, Building the Resilient City »
Architectes Scénographes : Jean-Marc Ibos Myrto Vitart
Chef de projet : Etienne Amouret
Dominique Boudet