1990-1997 Palais des Beaux-arts

Le Palais des Beaux-Arts de Lille est représentatif d’une architecture solennelle faite de masse, d’ombres et de lumière, de volumes majestueux et de belles enfilades. Amputé de moitié lors de sa réalisation, le bâtiment a subi dans le temps de nombreux affronts conduisant à un encombrement généralisé de l’espace. Le musée s’est replié sur lui-même. L’objectif du projet a été de restituer au lieu sa normalité. Les correspondances, les profondeurs, les perspectives sont restaurées par démolition des adjonctions ; les arcades libérées. Le musée est alors littéralement projeté sur l’extérieur avec, en fond de perspective, une mince construction qui donne à lire la dimension, jamais réalisée, du projet d’origine. De cette nouvelle visibilité il est tiré parti. Le façade signifie désormais la fonction du musée en matérialisant l’idée du tableau. Le fond de perspective est constitué de deux plans verticaux. Un plan de verre clair avec des points miroir, précisément cadré sur la géométrie des existants, renvoie l’image impressionniste du Palais des Beaux-Arts. Le reflet réalise ici l’interface entre l’ancien et le nouveau. Au relief du vieux palais répond l’image de ce relief. En retrait et au même aplomb, se situent les monochromes or sur fond rouge; l’or et le rouge, en référence aux collections classiques du musée. Dans l’intervalle entre les plans sont disposées les circulations. Les personnes, dans leurs déplacements, rentrent dans  le champ de la composition. Les rives du bâti sont biaisées comme un cadre ; la structure de la façade galbée, polie de façon à disparaître dans la lumière. L’atelier de restauration se lit dans la transparence. A la manière ancienne, on inclut dans l’œuvre  la représentation de l’œuvre. Le reflet immobile du Palais des beaux-arts fait ici référence au passé tandis que le présent s’invite avec le mouvement des nuages captés dans les miroirs, les personnages évoluant à l’intérieur du cadre ou ceux qui, en rentrant de façon impromptue dans le champ du tableau, de regardeurs se trouvent regardés.

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Rénovation et extension du bâtiment existant permettant l’accueil des nouveaux services du musée (boutique-librairie, auditorium 200 places, bibliothèque, ateliers pédagogiques, restaurant) et la création d’une salle d’expositions temporaires ; relogement des bureaux de la conservation. Muséographie : redéploiement des collections permanentes et accueil des Plans-Reliefs du nord de la France.

Architectes / Muséographes : Jean-Marc Ibos Myrto Vitart
Chefs de projet : Pierre Cantacuzène (bâtiment), Sophie N’Guyen (façades, muséographie), Hugues Fontenas (études)

Structure : Khephren
Fluides : Alto
Économie : ATEC
Façades : Y.R.M. Hunt & Associés
Sécurité : Casso & Associés
Éclairage : L’Observatoire 1, Georges Berne
Signalétique : Visual Design / Jean Widmer
Paysage : Louis Benech
Principales entreprises : Sogea Nord (Gros-œuvre), PMB / Eiffel (Façades), SPIE Trindel (fluides), Rineau (Plomberie), Alexandre (cloisonnements), Maurizi (serrurerie), Cazeaux-Bauteurs (restauration ouvrages en  pierre) OTIS (ascenseurs), Modern Peinture (peinture), GA Poteau, Maurizi et Réponse (mobilier muséographique)
Intervention d’artistes : Guilio Paolini, atrium ; Gaetano Pesce, lustres hall d’entrée
Photographies : Georges Fessy, Gaston